Mag.d

Peinture

AKU NO HANA
Oil on canvas and gold
2021
Cuest'art - Villa Sainte Lucie 2021 Inspiration du Levant - Musée Gaumais 2021

Permettez moi de vous décrire l’évolution d’une toile de manière méthodique, en examinant chaque étape.

Je démarre avec un agencement minimaliste de deux ou trois éléments esquissés au fusain sur une toile vierge. En respectant rigoureusement la technique du gras sur maigre, j’ajoute progressivement des couches de couleurs à l’huile diluées au départ et liées à un médium ensuite  . À travers des glacis successifs, les éléments commencent à émerger, les couleurs gagnent en densité. Le visage de la femme, traversant diverses phases, évolue de l’aspect presque cadavérique à une douce luminosité. Enfin, j’apporte les touches finales avec des rehauts de pigment d’or, ajoutant une touche de magnificence à l’ensemble de la composition.

Lorsque je ressens une connexion avec ma composition, je marque une pause pour la contempler et laisse mon esprit vagabonder dans un tourbillon d’idées pour lui attribuer un nom significatif. Dans ce cas précis, mes pensées ont été attirées par les ‘Fleurs du Mal’ de Baudelaire, peut-être influencées par l’année commémorative de ce grand poète. Quelle meilleure inspiration aurais-je pu choisir?

Lors de mon événement ‘Inspiration du Levant’ au musée gaumais, j’ai présenté ma toile que j’ai nommée ‘Aku no Hana’, soit ‘Les Fleurs du Mal’ en japonais. Un ami conteur a initialement hésité à lire le poème ‘Le Revenant’, évoquant une controverse autour de son contenu, accusé par certains de faire l’apologie du viol. Pourtant, ma propre interprétation de ce poème différait : je le percevais comme le récit d’un amant défunt revenant hanter les nuits de ma muse. Cette perspective résonnait avec mon tableau d’une manière particulière. Finalement, il a accepté de lire le poème, et l’audience a été touchée par cette performance.

Une poésie inattendue émane de cette découverte : alors que je cherchais la traduction des ‘Fleurs du Mal’ en japonais, j’ai été envoûtée par la révélation que Baudelaire avait tissé des liens avec le lointain Levant. Là-bas, son œuvre, telle une fleur exotique, éclosait dans les cœurs, inspirant des mangakas et capturant l’admiration des esprits éclairés. Une autre harmonieuse danse du destin, où l’Orient et l’Occident se rejoignent dans la symphonie enivrante de la création artistique.

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